DEÛLÉMONT 2000 ANS D’HISTOIRE EN 2 MINUTES…
Deûlémont comme son nom l’indique, est situé à l’embouchure de la Deûle, (Mond en flamand signifie bouche, au sens d’entrée, d’ouverture).
Des études archéologiques récentes, (en partie à l’initiative de l’association Deûlémont d’Hier et d’Aujourd’hui) nous permettent d’attester de son existence dès le 1er siècle de notre ère. Le village était alors situé de part et d’autre de cette rivière, partie Flandre et partie Châtellenie de Lille,
Ce n’est qu’en 1066 que l’on trouve une première trace écrite de son histoire. La partie Châtellenie de Lille a alors été donnée par Adèle, femme de Bauduin V de Lille, Comte de Flandre au trésorier du chapitre de Saint Pierre de Lille. La partie Flandre avait été donnée à la même époque sous le nom latinisé de Duplices Montes à l’abbaye de Messines.
C’est d’ailleurs Madame Marie-Louise Victoire de Créquy, 28ème abbesse de Messines, qui donna en 1690 ses armoiries à la ville de Deûlémont ; elles furent enregistrées à l’Armorial général de France en 1699.
On l’imagine, l’orthographe du nom du village n’a pas toujours été celle qu’on lui connaît aujourd’hui. Les graphies Duslemont, Doulemont, Deullemont, Deulemond, Deulsemont, ou autre Deuslemont furent couramment utilisées jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle.
Le temps des invasions… De par sa position près de la frontière, et pour d’obscures histoires de conquêtes territoriales, Deûlémont eut de tout temps à souffrir d’invasions et de multiples campements ou passages de troupes. Selon l’époque, les parties en présence, furent diverses et variées : l’Allemagne, Les Pays Bas, (sous domination de l’Autriche) ; le royaume de Grande Bretagne ; l’Espagne ; les gueux des bois durant les troubles de la réforme aux XVème et XVIème siècles ; les troupes de Louis XIV et Louis XV, durant la guerre de succession d’Espagne (1701-1714) ; la Révolution et les combats qui eurent lieu durant cette période.
Une bataille importante eut lieu au pont rouge le 7 novembre 1792, ce jour là, le général vicomte de la Bourdonnaye inflige une défaite cinglante aux troupes autrichiennes qu’il chasse ensuite du bord de la Lys. Ce n’est que depuis la signature du traité des limites du 16 mai 1769, que la Lys forme la limite entre la France et la Belgique.
À la fin du XIXème, début du XXème siècle, malgré tout ce qu’il a subit, le village compte près de 2000 habitants et connait une activité intense : une ligne de tramway, inaugurée en 1897 reliant Armentières à Halluin, passe par Deûlémont.
La Lys et la Deûle favorisent un trafic fluvial important.
Elles facilitent le transport des marchandises pour les nombreuses industries installées principalement au hameau des écluses ou au pont rouge : plusieurs briqueteries, une minoterie (moulin) une pannerie (fabrication de tuiles) un tissage, une distillerie, une genièvrerie, deux chantiers de bateaux où l’on fabriquait et entretenait les péniches, un bureau des douanes, plusieurs ateliers de menuisiers, charrons, tonneliers, charpentier.
Ainsi que de nombreux commerçants plus proches du centre du village : un boucher, deux boulangers, un cordonnier, un magasin de nouveautés, un quincailler installés autour de la grand place.
Monsieur LEMAHIEU, garde-champêtre pose devant le magasin de nouveautés, tenu par son épouse. Sans oublier les nombreuses exploitations agricoles, elles sont environ une cinquantaine disséminées dans la campagne et les nombreux cafés, près de quarante, chaque quartier, même le hameau le plus éloigné avait le sien.
Le 3 août 1914, la déclaration de guerre viendra mettre un terme à cette activité florissante.
Les premiers soldats allemands arrivent à Deûlémont le 4 octobre 1914, c’est le début d’une période très difficile pour nos anciens, faite de terreur, de restrictions, de destructions et de morts..
Le 6 avril 1917, face aux difficultés de la vie de tous les jours, en raison de la violence des combats, et des bombardements de plus en plus nombreux, les autorités municipales (installées provisoirement au 35 de la rue Chanzy à Tourcoing) décident l’évacuation totale de la population. À compter de cette date, le village sera complètement vidé de ses habitants. Moins de la moitié y reviendront à partir de juillet 1919.
AVANT 1914
APRÈS…
À la fin des hostilités, Deûlémont est rasé à plus de 90%. On déblaie les décombres, on installe les principaux bâtiments dans des baraquements provisoires en bois (école, mairie, église)
La reconstruction proprement dite ne sera réellement effective qu’au début des années 20.
Il faudra près de quarante années, pour que Deûlémont retrouve un certain dynamisme. La construction d’habitations rue des processions dans les années 60 ; ceux de l’allée du bel arbre dans les années 70 ; le lotissement le vert village fin des années 70 début 80 ; puis l’allée des crocus, le domaine de la belle vue, les jardins de la Lys. La construction d’habitations actuellement en cours au lotissement des iris font que Deûlémont retrouvera prochainement le nombre d’habitants qui était le sien il y a plus de cent ans !